Lila Maas

Comment agir là où je peux changer les choses ? : les « cercles d’influence »

Comment agir là où je peux changer les choses ? : les « cercles d’influence »

La charge de travail, les contraintes économiques, les attentes de nos clients sont si présentes que l’épuisement des indépendants est une réalité à laquelle nous sommes de plus en plus confrontés.

Paradoxalement, en même temps, la société nous invite à prendre soin de nous, à prendre de la distance, à vivre l’instant présent, à nous« détacher », nous recentrer sur l’essentiel, etc.

Comment prendre du recul ou lâcher prise dans une pratique professionnelle à responsabilités, où contraintes et enjeux sont si importants ? Comment faire lorsqu’on est seul(e) à la barre de son entreprise ou lorsque le travail est, plus qu’un moyen de gagner sa vie, une véritable passion ?

L’enjeu est d’identifier comment prendre soin de soi (c’est-à-dire comment ne pas gaspiller notre énergie) pour mener à bien et efficacement son activité professionnelle.  

C’est possible avec les cercles d’influence (ou cercles de Covey), modèle imaginé par Stephen Covey, (auteur, homme d’affaires et conférencier américain). Cette approche pratique et pragmatique permet d’arrêter de nous prendre la tête et d’agir là où on a réellement du pouvoir.

Les cercles de Covey, qu’est-ce que c’est ?

Stephen Covey schématise notre capacité d’agir (et donc notre dépense d’énergie) en 3 cercles :

  • Un cercle central qui représente notre zone de contrôle ou zone de pouvoir
  • Un deuxième cercle, qui représente notre zone d’influence
  • Enfin, un troisième, qui représente notre zone d’impuissance (ou hors de contrôle).

La zone d’impuissance (ou hors de contrôle), représente ce sur quoi nous n’avons aucun impact. Par exemple, il y a du verglas, les trains sont en grève, le ring est embouteillé, mon assistant a la jambe cassée, le stress des mails qui arrivent le soir, etc.

Nous ne pouvons rien changer aux événements, aux personnes. Et encore moins les contrôler. Nous inquiéter, râler, essayer de changer les choses ou de convaincre une personne qui n’a aucune envie de faire autrement n’aura aucun impact sur la situation, si ce n’est de contribuer à une grande perte d’énergie et de temps. Or, les deux nous sont indispensables et précieux pour exercer notre job. Raison pour laquelle la seule chose à faire est… d’accepter (c’est le fameux « lâcher prise ».)

La zone d’influence représente ce sur quoi nous avons un impact, limité mais réel. Réel parce qu’un changement est possible. Limité parce que le changement ne dépend pas que de nous, nous ne sommes pas seul(e) à gérer la situation, à décider. Dans ce cercle, nous avons  la possibilité de négocier, d’argumenter, de convaincre et donc d’influer sur les choses ou sur des personnes qui sont également concernées par la situation.

Par exemple, répondre aux enquêtes de satisfaction de la SNCB, décider d’organiser ses rendez-vous chez les clients en tenant compte des jours de semaine connus pour être les plus embouteillés sur les routes, revoir la fonction d’un employé pour cause de réorganisation de l’entreprise, recadrer un travailleur qui dysfonctionne en étant clair sur les sanctions s’il ne change pas de comportement, etc.

Enfin, dans la zone de contrôle ou de pouvoir, nous décidons en ayant les pleins pouvoirs : sur nos choix, sur les décisions que nous prenons. Cela nécessite bien entendu de prendre en compte les conséquences et effets potentiels de nos décisions et donc de les anticiper. Néanmoins, c’est en agissant dans cette zone et en faisant des choix réfléchis, conscients et alignés à nos valeurs et nos besoins que nous arrêtons de subir les événements et les comportements qui ne nous conviennent pas. Notre vie professionnelle et notre vie tout court nous apportent ainsi plus de satisfaction.

Par exemple, déménager pour se rapprocher de son bureau ou prendre la route volontairement plus tôt et profiter de ce moment pour nous relaxer en écoutant une musique qui nous fait du bien, mettre un terme à la collaboration avec un associé ou un partenaire de travail qui continue de dysfonctionner malgré plusieurs entretiens avec lui qui ne donnent pas de résultats, déléguer/sous-traiter une partie de ses activités administratives, désactiver l’accès à sa boîte mail à partir de 20h, etc…

Comment utiliser les cercles de Covey ?

 Face à une situation ou une pensée qui nous préoccupe, la première chose à faire est d’identifier de quel cercle (quelle zone) relève cette situation ou pensée.

Cette identification constitue la première étape indispensable car elle permet de prendre conscience et d’analyser ce qui se passe et ce qui se joue pour nous.

En identifiant ainsi notre pouvoir d’influencer ou de changer (ou pas !) les évènements, nous sommes dans les conditions soit d’agir efficacement soit de lâcher prise.

Qu’est ce qui dans la situation, dans la pensée omniprésente fait partie de notre zone d’impuissance ? Qu’est-ce qui fait partie de la zone d’influence ? Quels sont les éléments sur lesquels nous pouvons avoir pleinement le contrôle ?

La deuxième étape consiste à placer notre énergie au bon endroit et donc à choisir quoi faire.

L’idéal est de couper court aux réflexes qui consistent parfois à ruminer, resasser, se plaindre, …  bref à nous faire perdre notre temps et notre énergie et qui nous engluent dans notre zone d’impuissance.

Focalisons nous sur les éléments qui se trouvent en zone de contrôle et sur lesquels agir est concrètement faisable.

Souvent cette étape de changement de point de vue, qui consiste à mettre son énergie sur les éléments sur lesquels nous avons de l’énergie, « suffit » à faire évoluer significativement une situation.

Elle nous permet d’identifier un objectif réaliste et qui donc va porter ses fruits. Au pire nous devons revoir, ajuster notre objectif… mais au moins nous gardons le pouvoir sur notre vie.

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